Mes chers amis,
Le Sūtra du Cœur (texte complet dans une traduction un peu différente de ce que j'ai lu) est sans doute le texte bouddhique le plus connu, mais aussi de l’un des plus importants1. Il compte parmi les plus populaires, et il est très régulièrement récité par des moines et par des bouddhistes laïcs.
Il est appelé « Sūtra du Cœur » car il contient le cœur de l'enseignement de la Prajnaparamita. C’est un des plus courts des soutras de la Prajñā Pāramitā, ensemble de textes de longueur très variable composés entre le Ier siècle av. JC. et le VIe siècle apr. JC dont le thème principal est la Perfection de la Sagesse (aussi appelée Sagesse parfaite, Connaissance transcendante, ou Sagesse transcendante, Prajñā), à savoir la vacuité (śūnyatā en sanskrit) de toute chose et de tout phénomène, ce qui ne veut pas dire leur non-existence, mais leur absence de caractère substantiel, fixe et permanent.
Ce texte, extrêmement condensé et comprenant de nombreux termes techniques contient l'ensemble de ce qui est à réaliser pour réaliser ce que sont les réellement phénomènes, càd ce que nous percevons.
Pour comprendre profondément cet enseignement, cela demande d'avoir un peu étudié ce que sont les 5 agrégats de forme, de sensations, de distinctions, de conditionnants et de consciences (cliquez ici), les 18 dhatus (cliquez ici) ainsi que les 12 liens d'apparitions en dépendance ici . Pour les courageux, je vous livre ci dessous le transcript d'un enseignement que j'ai suivi sur ce sujet en 2020.
Tous ces thèmes s'étudient dans les centres bouddhistes auprès des maîtres et vous les trouverez développés dans de nombreux livres.
Mais il n'est pas indispensable d'avoir étudié tout cela pour être touché par ce texte qui ébranle notre mental car sa compréhension n'est pas qu'intellectuelle. Ce texte nous invite à tout lâcher et à réaliser que, à ce jour, nous sommes absolument incapable de tout lâcher. Nous sommes incapable de réaliser la vacuité de tous les phénomènes, même si nous pouvons commencer à comprendre que, oui, fondamentalement, rien ne peut être saisi.
Le centre du texte est résumé dans ces phrases :
Le vide est la forme,
La forme est le vide,
Le vide n'est rien d'autre que la forme,
La forme n'est rien d'autre que le vide.
Osons retourner notre regard et découvrir cet espace, ce grand vide, qui est plein du monde, qui n'en est nullement séparé. Nous découvrons ainsi notre esprit qui est clair, ou insubstantiel, et connaissant, ou conscient. Nous trouvons là cette unité, cette non séparation du vide et de la forme. Cette union se réalise juste là où nous sommes, ici et maintenant, et est ce que nous sommes.
Cela n'est pas à comprendre, mais à vivre, instant après instant, sans espoir et sans crainte car il n'y a rien d'autre à chercher et rien d'autre à trouver.
Avec ma profonde amitié pour vous tous.
Philippe
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